Le 23 juillet, de 18h30 à 21h00, la Bottega de Reschio a ouvert ses portes pour une soirée dédiée à l’artisanat

Trois artisans locaux – un maroquinier, une brodeuse et un calligraphe – ont insufflé leur énergie créative, et chaque geste a parlé de temps, de soin et de savoir-faire.

Leur atelier commun a été une invitation à s’arrêter. À observer comment une ligne d’encre suit le rythme de la respiration ; comment une aiguille, guidée lentement, trace une histoire sur le tissu ; comment un morceau de cuir, entre de bonnes mains, devient quelque chose qui nous accompagne durant des années, acquérant sa propre patine.

Chacun des trois artisans invités porte avec lui non seulement Chacun des trois artisans portait avec lui bien plus qu’une technique : un univers entier.

Giuliano Foca, maître relieur installé aux abords de Pérouse, a montré comment il suit encore les procédés du XVe siècle. Il colore le cuir avec des pigments naturels, relie chaque volume à la main et termine à la feuille d’or. Ses ouvrages sont des réceptacles de mémoire, à la fois solides et magnifiques. L’un d’eux, le Livre d’Or de Reschio, est resté exposé, prêt à devenir le témoin silencieux des visiteurs du château pour les générations à venir.

Paola Matteucci s’est révélée une véritable tisseuse de rêves. Elle brode sur du tulle, un tissu léger comme l’air, créant des motifs complexes avec des fils délicats et colorés. Ses œuvres sont plus que décoratives : ce sont des histoires cousues avec patience et âme. Elle a aussi partagé son expérience de pédagogue, transmettant non seulement la technique mais aussi le respect pour cet art.

Lorenzo Paciaroni, scribe contemporain, a apporté la poésie des lettres. Dans son scriptorium, il manie avec aisance les alphabets anciens – du gothique aux capitales romaines – et les adapte au présent : invitations, parchemins poétiques, étiquettes personnalisées. Sa calligraphie est plus qu’une belle écriture : c’est un art lent et méditatif, une manière de donner aux mots une présence durable.

Tout au long de la soirée, certaines pièces ont été mises en vente et personnalisées sur place. Non comme un caprice, mais comme un moyen de donner à chaque objet sa propre voix : un nom, un mot, un signe. Les invités ont découvert que les objets faits main ne sont jamais identiques. Ils portent des traces invisibles – du bois ou du cuir dont ils proviennent, certes, mais aussi de la personne qui les a façonnés et de l’instant de leur création.

Dans un monde qui s’accélère, Reschio a réaffirmé sa foi en la lenteur. En la beauté de l’imperfection. En la valeur de l’humain. Cet Open Day a été plus qu’une célébration de l’artisanat : il est devenu une déclaration silencieuse. Un manifeste quotidien. Le rappel que chaque objet façonné par des mains expertes conserve une mémoire. Et, d’une certaine manière, une âme.